Il a fallu qu'un jour Dieu appelle
Sébastien, dernier voyage
5. Janvier 2002
En route sur les routes d'Amsterdam. Soudain un
embouteillage. Devant, il y a un camion. Le père freine et réussit à
immobiliser le véhicule. Mais par l’arrière, la voiture se trouve violemment
percutée par un camion. Et celle-ci s’encastre sous le camion qui était devant.
Le crasch, des cris, des éclats, et le noir ! Tout ça en une
fraction de seconde. Sébastien, un jeune homme de 16 ans, se retrouve coincé
dans la voiture que conduisait son père. Il souffre de douleur mais il est
pleinement conscient. La police, les ambulances et les pompiers arrivent.
Enfin, après maints efforts et en coupant la tôle, ils parviennent à libérer le jeune homme.
Un peu plus tard, Sebastian est opéré. Il n'a aucune chance
de s’en sortir disent les médecins. Quand il ouvre les yeux après l'anesthésie,
il voit ses jambes. Elles sont dans le plâtre. Sébastien ne sait pas encore que
les deux jambes ont été amputées. Les médecins avaient mis une attrape pour que
le choc du premier moment ne soit pas encore plus fort. Et il ne sait pas
encore que son père et son frère aîné ont été tués dans l'accident. Sa mère, il
l'avait perdue depuis longtemps. Sébastien ressent une douleur terrible. Et
cruelle cette solitude, être seul avec la douleur. L’infirmier vient à son
chevet. “J'aimerais parler longuement avec quelqu'un, avoir un long entretien.
Si seulement j'avais un ordinateur“, exprime le jeune homme gravement blessé.
“Je peux t'aider“, répond l’infirmier, et lui apporte son ordinateur portable
au lit. Après lui avoir donné une fois de plus un médicament contre la douleur,
il le laisse à nouveau seul. Dans l’ordinateur portable qu’on lui a donné,
Sébastien tape une adresse : www. Jesus.de. Il connaît cette page de la toile
et y recherche quelqu’un pour tchatter.
500 km plus loin vers le sud, Jonathan, 17 ans, est assis
devant son ordinateur avec son
passe-temps favori : tchatter ! Il ne sait pas encore ce que cette nuit lui réserve. Il a ouvert la page "Jesus.de“. Soudain, quelqu’un s’annonce
comme nouveau partenaire dans le chat en lui demandant personnellement :
"Est-ce que tu as du temps pour moi ? Est-ce que je peux te parler ?"
Oui, Jonathan a le temps. Il ferme les autres conversations et ouvre une
session spéciale pour lui et dans laquelle personne d’autre ne peut entrer. Un
mot de passe est nécessaire pour cela. Il ne pense pas, et invente spontanément
un mot : “Subbe“ (c.-à.d. “super“). Son nouveau partenaire pour tchatter est
Sébastien ! Jonathan, secoué, entend les terribles événements de la journée :
"La douleur ! C'est l'enfer sur terre ! Je veux mourir. Je me réjouis
d'être ensuite avec Jésus. Je veux m'asseoir sur ses genoux et pleurer pendant
une année dans ses bras! Je ne peux et ne veux pas vivre plus longtemps“, écrit
Sébastien. “Si je pouvais, je mettrais fin à ma vie !“ Notre fils cherche ses
mots pour répondre. Il répond : “Sébastien, nous n’avons pas le droit de mettre
fin à notre vie. Si Dieu veut que tu meures, il le fera lui-même“. Entre temps il est 2 heures du matin
lorsque tout à coup Sébastien déclare : “Je me sens pas bien, j’ai des
vertiges. Je dois bientôt m'arrêter. Voudrais-tu prier pour moi ?“ Ce que Jonathan fait de tout
coeur. Il envoie en tchattant une prière à Sebastian : “Seigneur Jésus, tu sais
tout ce qui est arrivé à Sébastien. Tu le connais. Fais que tout aille pour le
mieux. Si ce n’est pas son heure de mourir, donne-lui la force de continuer à
vivre. S’il meurt, fais selon ta volonté. Sois avec lui“. A sa prière,
Jonathan attend une réaction, une réponse de Sébastien. Mais rien. Tout à coup, quelque chose se passe. “Bonjour, je suis l’infirmier
de Sébastien.“ “Qu'y a-t-il avec Sébastien ?“ “Il est parti à l’instant“. “Où
est-il allé ?“ demande Jonathan. “Il est mort“. Jonathan est ébranlé. Ne
venait-il pas de lui parler à l’instant ? “Il a un sourire sur son visage, il a
l'air vraiment heureux“, lui confie l’infirmier. Les deux discutent une
demi-heure sur ce qui vient de se passer. L’infirmier lui dit encore : “Sébastien
est mort plus tôt que prévu. Personne ne s'attendait à une mort aussi rapide.
Dieu a entendu ses cris.“ Il demande à Jonathan le mot de passe de la session
privée où il avait discuté avec Sébastien : “Subbe ! répond Jonathan un peu
gêné. J'ai inventé le mot“. Etonné, l’infirmier lui répond : “Sais-tu que ce
mot a une signification dans le dialecte d'Amsterdam? Il signifie “le logement,
chez soi en sécurité, come home“. Jonathan est submergé. Sans le savoir, le
Seigneur lui a donné à l'esprit le mot qu’il fallait. Il comprend que Sébastien
est “arrivé à la maison“, dans sa réelle maison auprès de son Père céleste, le
lieu le plus sécurisant qui soit ! Là, il n’a pas besoin de pleurer pendant un
an avec Jésus. Il ne connaîtra plus de souffrances. Pour lui, tourments,
douleurs et mort n’existent plus. Sébastien est arrivé à la maison ! “Dans
les bras et sur les genoux du berger: Amen, oui, ma chance est grande !“ (paroles d’un chant)
"Dieu habitera avec eux, et ils seront son peuple.
Oui, à partir de maintenant, il va vivre comme étant leur Seigneur au milieu d'eux.
Il va sécher toute larme et la mort n'aura plus de pouvoir. La douleur, la
peur et la douleur, n'existeront plus jamais ; car ce qui était autrefois est à jamais passé. - Voici,
je fais toutes choses nouvelles ! Celui qui tiendra jusqu'à la victoire, sera
propriétaire de tout. Je serai son Dieu et il sera mon enfant“.
(D’après la Bible, Apocalypse, ch.21)
Dora Weimer-Eisinger
la mère de Jonathan
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