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Il a fallu qu'un jour Dieu appelle

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
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Mon journal, écrit en 1982

Avant propos

La firme “Quelle“ (La Source), société de vente par correspondance implantée depuis plus de 80 ans à Nuremberg en Allemagne, a été placée en liquidation judiciaire depuis ce début d’automne 2009. A quelques mois des fêtes de fin d’année, on imagine les soucis causés par la fermeture de cette entreprise auprès de 7000 licenciés ! (le plus gros paquet de chômeurs enregistré à l’ANPE allemande depuis qu’elle existe).
Le nom “Quelle“ a toujours évoqué, comme certains grands noms des grandes entreprises allemandes, un signe de la prospérité fulgurante de l’après guerre. Mais les temps changent et semblent bousculer sans ménagement même les entreprises les plus préstigieuses. On peut observer que depuis la chute du mur de Berlin, la géographie politique est en pleine effervescence, et pour les petits comme pour les grands, il est bien difficile de suivre.

En principe je n’en dirais pas plus de la fin de “Quelle“... je n’en dirais pas plus si un fait personnel ne venait m’interpeler (non sans une petite pointe d’émotion) : c’est que j’y ai travaillé dans cette entreprise ! Et il se trouve que pendant cette période qui ne fut pas très longue, j’ai tenu un journal, jour après jour. C’est ce journal que j’aimerais ici transcrire (mais très brièvement). Pour comprendre, rien de plus simple, il suffit de savoir que mon emploi consistait à décharger des camions (des containers) à l’intérieur d’un entrepôt. Il suffit d’imaginer trois personnes : deux dans le camion en train de mettre les paquets sur une palette tandis que la troisième conduit cette palette pleine à l’aide d’un chariot élévateur appelé couramment „Steinbock“ à cause de la marque. Donc, à l’intérieur du camion il y a deux personnes face à face en train de suer toute la journée, avec pas mal de poussière aussi. Quoi se dire durant ce labeur ? L’une de ces deux personnes est le chauffeur (ou un collègue, tandis que l’autre personne c’est moi. (Je vous le dis tout de suite : pour ceux qui ont des problèmes, je n’ai trouvé nulle part ailleurs meilleure thérapie).

Je précise aussi que les gens qui travaillent ici ne sont pas de la haute société, ils boivent tous et ont constamment une bouteille de bière à portée de main. Leur haleine pue l’acool. Et ils puent. J’ai observé aussi avec étonnement que “Quelle“ veillait toujours à ce qu’il y ait assez de distributeurs de bière pour ses ouvriers. Pour argumenter favorablement mes conversations durant cette période, il a donc fallu que je m’informe sur l’alcoolisme (La Croix Bleue).

Autre précision : Depuis ma conversion, j’ai pris l’habitude de parler de Dieu là où je suis. Pourquoi s’en étonner ? La recherche de Dieu m’a coûté dix ans, ce que j’en rapporte aujourd’hui est peut-être ce que j’aurais aimé qu’on me dise avant. Je suis convaincu que parler de Jésus, c’est comme semer une petite graine dans le coeur de celui qui écoute. Ce n’est jamais vain ! De même qu’un paysan qui laboure et sème avant l’hiver espère voir ses semailles germer au printemps, la petite graine semée dans les coeurs poussera peut-être après un hiver, ou deux, ou plus... Qui sait ?  dans un mois, un an, dix ans, cent ans...

Aucune parole de Dieu ne revient à lui sans avoir produit son effet (Esaïe 55.11)


Journal
Écrit le 01.11.1982

Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?
C’est un jeune camionneur originaire de Nuremberg. Je vois son cou sale. Il a 21 ans et veut se marier l’année prochaine. Il a l’air vraiment sale. Ses cheveux sont en bataille.
Parler de la mort à 21 ans pourrait paraître inoportun, pourtant il en parle comme il parlerait du FCN (club de football de Nuremberg).
– Qu’est-ce qu’il y a après la mort ? je ne sais pas, répond-il à ma question.
Je le vois suspendu dans l’attente d’ une autre question. Mais je ne dis rien, je lui montre l’évangile de Jean que j’ai toujours dans ma poche de chemise, et lui conseille de le lire. Il a tout ça à la maison. Je lui dis :
– Lis un verset au hasard.
Il lit Jean 14.16-17 : “Moi , je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.“
– Tu vois, lui dis-je, tu as besoin d’un autre esprit, d’un nouvel esprit...

Mon péché est trop grand !
Voici un camionneur de Hambourg. Il est Yougoslave, on le prendrait pour un Italien. Il est sympathique et semble écouter avec intérêt lorsque je lui parle de la bonne nouvelle.
– Pas maintenant, dit-il, tu sais j’ai le temps !
J’apprends qu’il est marié, mais que son ménage est cassé. Pour arrondir les fins de mois, il fait le taxi de nuit à Hambourg, surtout en fin de semaine.
– Je fais ça aussi pour rencontrer des gens. Et puis, avoue-t-il, impossible de rester fidèle à sa femme...
Nous discutons longuement sur l’infidélité qui produit une culpabilité et un fardeau qui peut peser lourd. Il me dit enfin :
– Mon péché est trop grand !
J’aimerais le consoler, lui expliquer qu’un péché, n’est jamais trop grand pour un Dieu qui nous aime et qui a le pouvoir de pardonner. Mais il veut se dérober. Alors je lui lis Romains 5.8, après quoi je lui fais lire tranquillement ce même verset : “Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous“.
Ensuite je lis et lui fais lire Romains 10.13 : “Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé“.
Et je conclus avec  1 Pierre 1.25 : “La parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile“
Depuis un bon mois, ce jeune homme vient régulièrement une fois par semaine livrer des produits textiles (des chemises en provenance de Taïwan) et des ouvre-boîtes.

Renvoyé pour raison d’ivresse
Voici Helmuth, un collègue qui est renvoyé pour raison d’ivresse. Il est environ 9 heures du matin.
– Helmuth, qu’est-ce qui t’arrive ?
– Le patron dit que j’ai trop bu !
– ... Tes parents vivent encore ?
– Oui.
Je secoue la tête.
– T’as bu combien de bières jusqu’à cette heure ?
– Six.
– Pourquoi ?
– Ma femme... Ça ne va plus.
Il pleure.
Il a un enfant. Sa femme boit aussi.
Je sors mon petit livret de la poche de chemise :
– Tu connaîs ?
– L’Evangile ! j’en ai un à la maison ! celui des Témoins de Jéhova... Même que je prie tous les matins...
– Toi tu lis l’Evangile ?
– Je prie tous les matins.
Et il me montre ses mains jointes. Puis il me tape sur l’épaule :
– Tu es vraiment un bon collègue !
A quoi bon discuter ? Il est ivre. Je lui dis :
– Rentre à la maison. Tu as le temps, lis donc l’Evangile, car tu as besoin de Jésus.



Mon évangile de poche de l'époque



Ecrit par alberto, le Dimanche 8 Novembre 2009, 10:31 dans la rubrique Actualités.
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