Il a fallu qu'un jour Dieu appelle
Il était une fois
un paysan qui avait deux vaches. L’une s’appelait Marguerite, l’autre Fanette.
Tous les matins, le paysan menait paître les deux vaches dans un champ limité
par un canal. Le soir, il allait les chercher, parce qu’il fallait les traire.
Il les appelait par leur nom, elles venaient et le suivaient.
Un beau soir, il
vint comme d’habitude avant la tombée de la nuit et appela :
- Marguerite !
Fanette !
Mais seule
Marguerite se présenta. Le paysan marmonna quelque chose et appela plusieurs
fois :
- Fanette !
Fanette !
Soudain, en
scrutant les alentours, il la vit, mais elle se trouvait de l’autre côté du
canal. Ce fait lui demeurait inexplicable car il n’y avait pas de pont, et la
vache n’avait sûrement pas traversé à la nage !
Le paysan se
résigna et ne rentra qu’avec Marguerite. Il eut fallut faire un détour
interminable pour aller récupérer Fanette.
Le lendemain,
quand il se rendit au champ, il y trouva Fanette. Comment avait-elle pu regagner
l’autre bord ? Le paysan n’y comprenait rien. Enfin il l’emmena pour la traire avant de la ramener au
champ avec Marguerite.
Après les avoir
laissé brouter toute la journée, le paysan s’en alla les chercher. Comme
d’habitude, aux abords de la clôture, il appela :
- Marguerite !
Fanette !
Seule Fanette se
présenta. Il ne tarda pas à apercevoir Marguerite en train de brouter l’herbe
de l’autre côté du canal. Il emmena Fanette en baissant la tête faute de
comprendre.
Le lendemain
matin, Marguerite se trouvait miraculeusement du bon côté du champ. Le paysan
l’emmena pour la traire et revint au champ avec les deux vaches. Cette fois il
allait monter la garde toute la journée ! Il s’assit à l’ombre d’un arbre. Mais
vers midi, la fatigue le surprit. Il avait mal dormi les deux dernières nuits.
Il s’allongea posa la tête sur sa musette et s’endormit d’un profond sommeil.
Peu après, un bateau accosta silencieusement à deux pas de là. Deux jeunes débarquèrent et s’approchèrent tout doucement du dormeur. Ils toussèrent pour tester son sommeil. Après avoir tapoté sur son épaule, ils constatèrent que le paysan dormait d’un sommeil de plomb. Alors sans hésiter, les deux jeunes le saisirent et l’embarquèrent dans le bateau qui avait la forme d’un bac. Ils installèrent le paysan de l’autre côté du canal à l’ombre d’un arbre. Quand il se réveilla tard vers le soir, il fut un long moment désorienté, à regarder à droite, à gauche, et à chercher vainement le pourquoi des choses... Pour rentrer, il n’avait pas le choix, il devait faire le long détour interminable.
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