Il a fallu qu'un jour Dieu appelle
Quand j’étais tout jeune, en culotte courte, mon grand frère
et moi, nous allions chaque jeudi au village voisin rendre visite à l’oncle
Théo. Il était polisseur. Lorsque nous ouvrions la porte de son petit atelier,
nous le voyions dans la pénombre avec son tablier de cuir assis sur un haut
tabouret, courbé sur la meule, et en train de produire des gerbes d’étincelles.
Il polissait toute la journée des pinces de chirurgie, des couteaux ou
quelquefois des ciseaux. Lorsque nous nous approchions de lui en silence, il
n’était jamais surpris de nous voir. Son regard s’illuminait et tout son visage
rayonnait de joie. Il stoppait la meule et nous embrassait. Mon frère et moi,
nous savions qu’il nous aimait. Il ne parlait pas beaucoup et nous encore moins.
Alors il sortait son porte-monnaie pour nous donner une pièce de 100 francs.
Chaque jeudi, c’était le même rituel, une visite qui ne durait jamais
longtemps. Après, mon frère et moi nous courrions sur la place du marché avec
un fort désir d’acheter quelque chose.
Et comme j’ai un Père qui est riche, il n’est pas polisseur, mais...
Ecrit par alberto
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