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Il a fallu qu'un jour Dieu appelle

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Mon journal, écrit en 1982 (suite)
Journal
Écrit le 02.11.1982

Enfin, quelqu’un qui cherche Dieu !
Il s’appelle Jurgend B. Je me méfie de ce collègue qui jusqu’alors ne m’a pas fait bonne impression. Il n’a pas l’air courageux et cherche trop la compagnie des chefs. Mais le voilà avec moi dans le camion. N’est-ce pas Dieu qui l’a voulu ainsi ?
Mon coeur est ouvert.
Il a 19 ans. Lui ne boit pas. Il espère entrer dans l’armée l’année prochaine. Ce matin il n’a pas l’air en forme...
– Ça va pas bien... marmonne-t-il, en s’essuyant la sueur.
Au bout d’un moment, son coeur à lui est aussi ouvert, ce qui me permet de le questionner tout doucement.
– Je suis mal dans ma peau, avoue-t-il.
Je souris et répond :
– Pas étonnant, puisque tu n’es pas croyant !
– Comment pas croyant ! mais si ! Je crois !
– Ah ! Tu crois ! Et tu crois en quoi ?
– Mais je crois en Dieu ?
– Ah ! Et pour toi, qui es Jésus ?
– Le Fils de Dieu
– Et pour toi personnellement, qui es Jésus ?
Pas de réponse. Alors je lui dis ce que représente Jésus pour moi personnellement :
– Vois-tu Jurgend, pour moi personnellement, Jésus est mon Seigneur !
Tout d’un coup je le vois faire un bond et lever les bras :
– Ah bien sûr ! Cela va de soi ! Pareil pour moi !
– Oui mais tu ne l’as pas dit !
Haussement d’épaules. Je lui dit :
– Tu as besoin d’une Bible ! En as-tu une à la maison ?
– Non !
Je lui donne mon Evangile de Jean à lire pour le soir. Il accepte. Ce qui me fait penser que ce Jurgend est à la recherche de Dieu. Que Dieu le trouve !


Journal
Écrit le 03.11.1982

Je retrouve Jurgen B. Comme il ignore ce qu’est une Bible, je lui explique et lui promets de lui en procurer une, mais à la seule condition qu’il m’en fasse la demande. Il est étonné. Au bout d’un moment, il confirme sa demande. Je lui dis :
– Daccord, demain je t’apporterai une Bible.
Puis après réflexion, comprenant que sa demande n’était pas vraiment sincère, je lui ai conseillé de de s’en tenir à l’Evangile. Et comme il a commencé de le lire, il semble enthousiasmé :
– Spitze dieses Ding ! (Fantasique ce truc !)
– Ce n’est pas un truc, je lui réponds, c’est l’Evangile de Dieu ! Pour les chrétiens, c’est la Parole de Dieu.
–Einbahnfrei ! (pas de problème !)
Nous déchargeons ensemble un container et en bavardant, je suis heureusement surpris :
– Tu es sur la bonne voie, Jurgen !
Puis il m’ouvre son coeur. Encore une fois, le voile est levé sur le tragique de la destinée de chacun. Comme des milliers et des milliers, Jurgen a des problèmes familiaux. Il a besoin de beaucoup de choses, mais surtout d’amour. Comme chacun de nous, il a besoin de l’amour de Dieu.
Je l’invite à une réunion de chrétiens. Evidemment je ne suis pas sûr qu’il viendra bien qu’il ait dit “oui”. Après tout, c’est Dieu qui a en main nos destinées. Et lorsque j’ai dit à Jurgen que je prirais pour lui, il a été encore surpris.
Le lendemain, je lui ai offert un Evangile de Jean tout neuf et un livre de Wilhelm Busch “Jésus notre destin”. J’ai guère confiance, hélas. mais quand même, je suis heureux que la graine soit semée.
Je pense encore à ce que je lui ai dit et qui l’a étonné (et qui m’étonne moi aussi), que depuis ma conversion, depuis quatre ans, je n’ai pas touché de femmes, que si Dieu ne me tenait pas, je serais déjà tombé dans le péché. J’ai donc de plus en plus confiance en Dieu et je lui dis que je l’aime.


Journal
Écrit le 04.11.1982

Ce routier d’Osnabruck vient régulièrement. Il tient un langage vulgaire et il n’est pas propre. Alors avec lui, je parle avec force de l’Evangile du Seigneur avant de mettre fin à la discussion. L’homme est de très mauvaise foi. Suivra un routier Yougoslave parlant à peine l’Allemand.

Ce même jour nous avons eu la surprise de voir un routier Français. De mon entrevue, je crois qu’il n’a retenu que cette phrase :
– Je suis chrétien depuis quatre ans, c’est grâce à Dieu que j’aime les Allemands, avant je les détestais.

Un autre routier d’Hambourg lui succèdera. Celui-là est extrêmement négatif. Dieu ne l’intéresse pas. Ni rien. Quant à choisir fondamentalement entre la vie ou la mort, il choisit la mort. Rien n’y fait, ni même de lui lire dans mon évangile les plus belles promesses en lui montrant que Dieu l’aime. Il ne croit pas et ne veut pas croire.


Journal
Écrit le 10.11.1982

Voila un autre routier de Hambourg, plus sympa. Le fait que dans huit jours en Allemagne, a lieu la fête de la repentance (Buß- und Bettag) qui est connue de tous les Allemands, cela m’ouvre le champ de mon témoignage. Il m’écoute. Je lui lis Jean 14.6 : “Jésus est la vie”. Si Jésus est la vie, si nous voulons vivre, nous avons besoin de Jésus... Il reste songeur. La graine est semée.

Encore un routier de Hambourg, et encore plus sympathique ! Il souffre malheureusement d’un lumbago. Trente ans sur les routes. Nous discutons de tout et bien sûr de Jésus. De plus en plus, je m’aperçois avec bonheur que les Allemands sont ouverts aux choses spirituelles. Cet homme n’a pas encore reçu l’information que Jésus a le pouvoir de pardonner les péchés.
– Wir sündigen immer wieder, dit-il (nous pratiquons le péché continuellement).
Oui, mais Jésus est le Seigneur, il est mort pour nos péchés (pour nos fautes), c’est pourquoi nous avons continuellement besoin de lui. “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité” (1Jean 1.8)

Le routier suivant vient d’Autriche. Il n’a pas le fameux accent autrichien, et pour cause il est né en Allemagne. Dans les paquets assez lourds que nous déchargeons, il y a des draps.
– Ein bischen flotter ! (plus vite !), lance-t-il à mon collègue Helmuth, un petit gros, celui qui s’est fait renvoyer pour état d’ivresse.
Helmuth le regarde avec ses yeux ronds, il sourit, mais cela ne lui plaît pas. Je prendrai sa défense...
Je lui parle de Dieu au type, mais il n’est pas interessé. Helmuth qui préfère presque toujours ma compagnie, doit aussi supporter toutes mes conversations sur le sujet. Il en profite souvent pour aller chercher une bière, ou pour priser du tabac, mais là, faute d’intensité dans les dialogues... Rien. Et il me guette du regard, comme un pauvre chien vers son maître. Alors je lui dis :
– Va Helmuth, fais une pause !

Voici un routier en provenance de RDA. D’abord on reconnaît leur bahut avec une remorque, jamais trop bien entretenu. Le type n’a pas l’air timide comme la plupart, au contraire. Je n’aurais même pas cru qu’il puisse accrocher. En moi je me disais “c’est fini pour aujourd’hui”. Et voila qu’Helmuth discute avec lui tandis que je conduis le Steinbock pour évacuer les palettes.
J’entends une bribe de mots :
– De toute façon faut bien qu’on meure !
– Comment ! m’exclamais-je.
Helmuth sachant que je vais parler va sûrement aller chercher une bière !
– Non ! Der Mensch muß nicht sterben ! (L’homme n’est pas obligé de mourir !)
Je sais bien que ma phrase est osée et a besoin de développement. Mais je regarde l’homme dans les yeux en lui présentant mon évangile de Jean. Je le prie de lire les versets 25 et 26 du chapitre 11. Il sort du camion pour lire à la lumière. Je l’observe. Il est pénétré. Il ne dit pas un mot. Il me regarde, relit, me regarde.
Après un entretien, je lui fais cadeau de mon évangile qu’il accepte avec joie. Je lui propose même un évangile de Matthieu que j’avais dans une autre poche. Il l’accepte aussi. Quelle joie pour moi ! En Esprit je remercie Jésus.
Helmut, est là, les yeux brillants, il s’essuie la bouche, le nez qu’il a tout barbouillé de son tabac à priser. Feierabend ! Fin de la journée !

Jean 11.25-26 : “Jésus dit à Marthe : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?”


Ecrit par alberto, le Mardi 10 Novembre 2009, 10:40 dans la rubrique Actualités.
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